Ce qui débute en 1948, nous installe à la Havane à l’époque où sommeillait la dictature de Batista.
Mais ce Cuba restait ouvert sur le monde musical naissant du jazz dont quelques expatriés s’illustraient déjà au côté de grands noms dans des cabarets ou clubs en vogue à News York.
Ce n’est pas un film politique pour autant mais l’apartheid qui régnait aux États Unis y est traité.
Les deux réalisateurs ont créé deux atmosphères : celle colorée, charnelle et capiteuse de La Havane avec ses tons chauds et celle beaucoup plus grise et froide de New York. Mais, dans les deux métropoles, la musique endiablée, raison de vivre et d’espérer en un avenir meilleur pour les exilés cubains, demeure la reine.
Extrêmement sensuel, le film est une sorte de comédie musicale dramatique où les airs entêtés et enivrants dissimulent plus ou moins bien la tristesse des personnages, prisonniers de leur orgueil fier et têtu.
Le graphisme de cette bande dessinée animée bien détaillé apporte un contraste saisissant entre deux époques séparées par une révolution
Mais la trame principale de cette histoire est idéale pour les amateurs de romanesque, de jazz et de rythmes latins.
Ils se délecteront avec enchantement des péripéties d’un fol et impossible amour, que seule la musique parvient à relancer.
Car il est ici question de passion qui dévore, de feu qui consume l’âme et le corps, et si le film se destine surtout au public adulte, nul doute qu’on le reçoit avec un émerveillement d’enfant.
SC